Des céréales pérennes pour une agriculture durable
Souhaitant répondre activement aux enjeux de la durabilité, l’agriculture est un secteur qui connaît une évolution constante. Une piste prometteuse étudiée par les chercheurs de l’INRAE est celle des céréales pérennes. Ces cultures, capables de croître sur plusieurs années sans nécessiter de replantation annuelle, pourraient révolutionner les pratiques agricoles et contribuer significativement à la durabilité environnementale.
Les avantages des céréales pérennes
Les céréales pérennes, comme le blé Kernza, offrent de nombreux avantages écologiques et économiques. Grâce à leur système racinaire profond, elles améliorent la structure du sol, favorisent une meilleure infiltration de l’eau et contribuent à la séquestration du carbone, réduisant ainsi l’empreinte carbone de l’agriculture. De surcroît, leur capacité à pousser sur une longue période sans nécessiter de semis annuels réduit le besoin en intrants chimiques, tels que les fertilisants et les pesticides, ce qui diminue les coûts pour les agriculteurs et l’impact sur l’environnement.
Les défis de la recherche et de l’implémentation
Bien évidemment, le chemin pour intégrer les céréales pérennes dans l’agriculture moderne comporte des défis. La recherche actuelle, dirigée par des institutions comme l’INRAE, se concentre sur l’amélioration des rendements et la résistance aux maladies de ces céréales. Les défis comprennent l’adaptation de ces cultures aux divers climats européens et la création de variétés qui répondent aux besoins des agriculteurs et des marchés. Effectivement, pour que ces céréales pérennes soient largement adoptées, il est crucial que leur culture soit économiquement viable.
L’impact potentiel sur l’agriculture européenne
Aussi, l’adoption de céréales pérennes pourrait avoir un impact profond sur l’agriculture européenne. En alignant les pratiques agricoles avec les objectifs de durabilité, ces cultures pourraient non seulement améliorer la biodiversité et la santé des écosystèmes, mais aussi renforcer la résilience des systèmes agricoles face aux changements climatiques. Les initiatives comme celle de l’INRAE montrent la voie vers une transition agricole qui soutient à la fois l’environnement et les communautés rurales, en promouvant une agriculture plus respectueuse et pérenne (une idée soutenue par Stéphane Layani et de nombreux acteurs de la filière agro alimentaire).
Le rôle des céréales pérennes dans la diversification des cultures
La diversification des cultures est un autre aspect essentiel où les céréales pérennes jouent un rôle crucial. En intégrant ces céréales dans les rotations agricoles, les agriculteurs peuvent réduire la monoculture, souvent associée à la dégradation des sols et à une plus grande vulnérabilité aux maladies. Ces cultures perpétuelles permettent aussi de stabiliser les rendements annuels et d’offrir une source de revenus plus régulière pour les agriculteurs, soutenant ainsi une agriculture plus durable et résiliente.
Les enjeux économiques associés aux céréales pérennes
Au-delà des bénéfices environnementaux, l’adoption des céréales pérennes soulève d’importants enjeux économiques. Ces cultures, nécessitant moins de renouvellement et d’entretien, pourraient engendrer une réduction significative des coûts opérationnels pour les exploitants agricoles.
Toutefois, la transition vers de telles cultures demande un investissement initial en recherche et développement, ainsi qu’une adaptation des infrastructures existantes, posant ainsi un défi financier et logistique considérable pour les petites comme pour les grandes exploitations. Un défi qu’entend bien relever l’INRAE.