Evolution de la cuisinière : 2 siècles d’innovations
Au choix, opteriez-vous pour une cuisinière à gaz ou électrique ? La question pourrait paraître superflue, mais elle a le mérite d’être posée, en tout cas dans les rangs des cuisiniers du dimanche. Car il faut rappeler qu’il y a des invétérés de la flamme, qui préfèrent le côté rustique, limite vintage de la cuisinière au gaz, en plus de la plus grande maîtrise qu’elle permet. De l’autre côté, les adeptes du tout technologique penchent pour l’induction, un mode de cuisson aussi rapide que « sans saveur », à en croire les puristes… Retour sur deux siècles d’innovations !
Il était une fois la cuisinière au bois
Certains ne l’ont pas connue tandis qu’elle fait office, pour d’autres, de délicieux souvenirs. La cuisinière à bois en fonte, fonte émaillée ou métal émaillé pour les moins riches a longtemps crépité dans nos campagnes. Ustensiles ô combien important puisqu’il faisait office à la fois de moyen de cuisson et de chauffage.
Le compartiment de combustion était adjacent au four et les plaques se trouvaient sur le dessus. Véritable bijou d’ingéniosité, il était donc possible, avec la même dépense d’énergie, de faire chauffer le café tout en laissant mijoter une cocotte de bœuf bourguignon pendant que la tarte aux pommes cuisait au four. A ce sujet, point de cuisson rapide, évidemment, mais une cuisson lente qui remplissait l’habitat d’un fumet délicieux tout au long de la journée.
Pour ceux qui pensent qu’un tel appareil est désormais introuvable, il suffit d’aller sur le site de TopChaleur, leader de la vente en ligne de cuisinières au bois, pour s’apercevoir que la cuisinière de nos grands-mères existe encore ! Alors Comment sommes-nous passé d’un mode de vie simple et plein de bienfaits à une vie au rythme effréné et stressant ? La source d’énergie en est peut-être la cause…
La bataille du gaz et de l’électrique
Le choix de la cuisson au gaz et celle à l’électricité divise, et ce n’est pas nouveau ! D’un côté, la magie de la flamme, visible et palpable, a toujours évoqué la tradition, le contrôle et une certaine poésie de la cuisine. A l’inverse, les plaques électriques, qu’elles soient vitrocéramiques ou à induction, symbolisent la modernité et la praticité. En cuisine, cela se traduit par une opposition des genres, une bataille de la cuisinière à gaz et celle « carburant » à l’électricité. Si la première est la préférée de la majorité des pros pour son côté réglable et une certaine poésie de la cuisine, la seconde fait de plus en plus d’adeptes chez ceux et celles qui veulent une cuisson plus rapide.
Le gaz : l’option économique
Le gros avantage de la cuisinière à gaz, nostalgiquement appelée « gazinière » ? Elle est particulièrement abordable à l’achat, en plus d’être économe en énergie, surtout si vous êtes raccordé au gaz de ville. Dans ce cas, les 100 kWh de gaz vous coûteront à peine 8,20 €, alors qu’il faudra débourser plus de 15 € pour la même quantité d’énergie électrique. Les alternatives comme le fioul ou le propane restent également plus coûteuses.
En termes d’achat, la différence est tout aussi significative : une cuisinière à gaz flambant neuve débute à moins de 200 €, contre un ticket d’entrée estimé à 279 € pour une vitrocéramique et à 399 € pour une cuisinière à induction. Ce n’est pas tout… Si l’induction offre une efficacité indéniable, notamment en termes de rapidité et de précision, n’oubliez pas d’ajouter à votre budget une batterie de cuisine adaptée.
Les chefs préfèrent la flamme !
Sans surprise, la majorité des chefs préfèrent le gaz, et pour cause. Au-delà des considérations financières, la cuisson au gaz a cela en particulier qu’elle offre une expérience culinaire conviviale, précise et fiable. Car avec les boutons de réglage judicieusement placés sur les cuisinières à gaz, l’intensité de la flamme peut être ajustée avec une exactitude millimétrée. Cette précision, alliée au charme intemporel des flammes qui caressent directement les ustensiles, est une caractéristique que vous n’allez pas retrouver avec des plaques électriques.
Ce côté vintage de la cuisinière au gaz est d’autant plus accentuée par les derniers modèles du genre, les « pianos de cuisson », qui confèrent à toute cuisine une atmosphère digne d’un grand restaurant. Au menu : 5 foyers de gaz dont un ultra rapide sur des modèles choisis, un four spacieux, des finitions élégantes comme le laiton… Mais tout cela a évidemment un prix : comptez entre 500 et 2 500 € pour un piano-gaz !
Une brève histoire de la cuisinière
Tout a commencé autour de la cheminée, le cœur battant de nos anciennes demeures, qui servait non seulement à réchauffer la maison, mais aussi les plats. Ce fut ensuite le tour du fourneau, puis de la cuisinière alimentée au bois ou au charbon. Bien avant l’électrique, c’est la cuisinière à gaz qui fit son apparition, plus précisément en 1826, année à laquelle le Britannique James Sharp déposé son brevet. Après avoir lancé sa propre usine de production une décennie plus tard, il a présenté son invention à l’Exposition Universelle de Londres en 1851, mais il faudra attendre 1880 pour qu’elle commence réellement à trouver preneur sur le marché.
Pour sa part, la cuisinière électrique a vu le jour en 1885, grâce aux travaux de l’ingénieur canadien Thomas Ahearn et de son partenaire Warren Y.Soper. Présentée pour la première fois à l’hôtel Windsor d’Ottawa, elle tardera toutefois à prendre son envol commercial… En effet, ce n’est qu’en 1954 qu’elle deviendra une option crédible, avec l’invention de la cuisinière vitrocéramique par les Établissements Eugène Scholtès, une entreprise française fondée en 1922. Scholtès a également été pionnier dans le développement de la première cuisinière à induction en 1979.