Fin de partie pour l’entreprise « doux » : que va devenir le volailler breton ?
Le volailler doux a effectué sa dernière vente à la découpe. Placée en liquidation judiciaire, la société met fin à une aventure démarrée dès 1930 par Pierre Doux. Premier exportateur de volaille européen, l’entreprise doux a été bouclée par le tribunal de commerce de Renne après avoir engrangé des pertes, notamment suite à l’alourdissement artificiel de poulet. La société sera reprise par le français LDC et le Saoudien Al Munajem, soutenus par la région Bretagne.
Le groupe doux : un vétéran de l’agroalimentaire breton
C’est dans les années 1930 que Pierre Doux lance son négoce de volailles. Florissant, celui-ci finira par ouvrir un abattoir à Port-Launay dans le Finistère. À partir de là, le groupe « Doux » n’aura de cesse de se développer et d’aller plus loin dans l’innovation : développement de la culture hors-sol, sélections des meilleures souches de poulet en fonctions de leurs attributs physiologiques, puis internationalisation à partir de 1970 vers le Moyen-Orient. Les volailles Doux gagnent alors en puissance et commencent à racheter certaines autres entreprises, dont Père Dodu, mais aussi Frangosul, qui marque l’implantation de Doux brésil. C’est le début de la fin pour le groupe. Victime du développement de la nouvelle politique protectionniste brésilienne, celui-ci s’endette et finit par céder sa filiale en location-gérance au groupe JBS Friboi. Leader de l’export de volailles européennes, en 2004, le groupe Doux essuie alors un ensemble de coups durs : pertes importantes liées à la grippe aviaire, hausse du prix des céréales, gel de certaines aides européennes. Après avoir échappé de peu à la crise en 2012 et un regain d’énergie, le groupe Doux se remet à engendrer des pertes, jusqu’à sa liquidation en 2018.
Quel avenir pour le groupe doux ?
Comme un symbole, le siège social de doux, situé à Châteaulin, fermera définitivement ses portes. C’est le Français LDC ainsi que l’un des actionnaires de l’entreprise AL-Munajem qui reprennent celui-ci. Le cœur d’activité de la société sera repris par le Saoudien : rebaptisé France Poultry, il conserve également la marque Doux pour la péninsule arabique. 347 des 450 salariés de l’abattoir de Châteaulin devraient également être embauchés. LDC conserve quant à lui la marque Doux sur l’ensemble de la planète pour les produits élaborés. Il prévoit également la construction d’un nouvel abattoir à Châteaulin destiné aux marchés de l’industrie et de la restauration aujourd’hui submergés par l’export.
C’est donc une nouvelle aventure qui commence pour le groupe doux, dont les évolutions pourraient nous apporter quelques surprises, notamment le développement de cette branche industrie-restauration. Reste à observer quelles seront les prochaines évolutions à venir pour cet ancien géant breton.