Grande distribution, parlons un peu du gaspillage ?
Le chiffre est alarmant : plus de 10 millions de tonnes de nourriture consommable sont chaque année gaspillées en France, ce qui représente environ 150 kg par habitant. La grande distribution a un réel rôle à jouer car elle génère 14% du gaspillage. Pourtant, une loi anti-gaspillage a été votée en 2016. Qu’en est-il aujourd’hui ? Le point dans cet article.
Retour sur la loi Garot, la loi anti-gaspillage
Face aux nombreux scandales d’invendus alimentaires encore propres à la consommation qui ont bousculé l’opinion publique, le gouvernement a pris des mesures. Leur objectif est de réduire le gaspillage alimentaire de moitié d’ici 2025.
La loi Garot, ou anti-gaspillage alimentaire, a ainsi vu le jour en 2016. Elle a pointé le rôle des distributeurs de produits alimentaires et leur a imposé des mesures drastiques, à savoir :
- l’interdiction de rendre les invendus encore consommables impropres à la consommation ;
- l’obligation de proposer une convention de don avec des associations pour la reprise des invendus alimentaires encore consommables (pour les magasins alimentaires de plus de 400 m²). Cas échéant, les professionnels s’exposent à une amende de 3750 euros.
Le point sur l’engagement des grandes et moyennes surfaces en France
Actuellement, la plus grande majorité des grandes et moyennes surfaces travaillent en collaboration avec des associations (96%). Toutefois, la lutte anti-gaspillage est loin d’être terminée.
En effet, si les dispositifs ont le mérite d’exister, il reste tout de même certaines failles, notamment en matière de collecte. Comerso, une entreprise qui fait le lien entre la grande distribution et les associations, explique ainsi que « les magasins ont beaucoup de mal à trouver des associations qui vont passer tous les jours et ils ont par ailleurs peu de temps et de ressources humaines à consacrer à cette question. Certains se satisfont donc d’un passage deux à trois fois par semaine ».
Une grande et moyenne surface n’est ainsi pas collectée quotidiennement, ce qui entraîne encore à ce jour la destruction de produits frais.