Joël Robuchon, portrait d’un chef d’exception
La France peut s’enorgueillir d’être le pays de la gastronomie. Elle compte ainsi de grands noms parmi lesquels nous pouvons citer Joël Robuchon considéré comme le « cuisinier du siècle ». Ce passionné et génie de la gastronomie a parcouru le monde et a reçu les plus hautes distinctions. Retour sur un parcours exemplaire de ce chef qui n’est autre que celui le plus étoilé au monde.
Un destin surprenant bien loin de la cuisine au commencement
Joël Robuchon est né le 7 avril 1945 à Poitiers, dans la Vienne. Il a suivi une éducation au Petit Séminaire de Mauléon-sur-Sèvres et pensait tout naturellement entrer dans les Ordres au séminaire de Montmorillon. Toutefois, le destin en a décidé autrement et il se tourne rapidement vers la cuisine en devenant tout d’abord apprenti puis Compagnon du Tour de France.
Il commence alors sa carrière et devient, à 29 ans, le chef des cuisines du célèbre hôtel Concorde Lafayette où il dirige une brigade de 90 cuisiniers. La renommée de Joël Robuchon ne tarde pas à le précéder, ses pairs et clients saluent d’ores et déjà son professionnalisme, sa vision avant-gardiste, sa rigueur ainsi que sa fabuleuse créativité qui ne semble connaître aucune limite. Il poursuit ensuite son parcours en prenant la direction de la restauration de l’hôtel Nikko où il décrochera ses deux premières étoiles. Le succès de Joël Robuchon est alors lancé.
D’innombrables récompenses saluent le talent de ce chef hors pair
En décembre 1981, Joël Robuchon décide d’ouvrir son premier restaurant, le Jamin. Il va réussir le tour de force, et l’incroyable record, d’obtenir trois étoiles au guide Michelin en seulement trois ans !
Les autres récompenses ne tardent pas et le chef devient l’un des plus célèbres, et ce, à l’international. Au cours de sa carrière, il va décrocher pas moins de 32 étoiles pour l’ensemble de ses restaurants à travers le monde, faisant de lui le chef le plus étoilé au monde. Et le succès ne s’arrête pas là. Joël Robuchon est littéralement consacré tout au long de sa fabuleuse carrière internationale : Meilleur Restaurant du Monde, Chef de l’année, Meilleur Ouvrier de France et en 1990, Cuisinier du Siècle… Rien ne semble l’arrêter.
Loin de se reposer sur ses lauriers et toujours animé par sa passion pour la nouvelle cuisine, ce pionnier de la gastronomie poursuit sa carrière en parcourant les pays, notamment en Asie où il connaît un succès tout simplement magistral. Il va pourtant être amené à revenir à ses origines…
Un homme de valeurs qui souhaite transmettre et partager sa passion
A côté de sa passion pour la cuisine, Joël Robuchon a également à cœur de transmettre son savoir. « Il y a longtemps que je voulais faire une école. Je pense que quand on a atteint un certain âge et une carrière professionnelle, c’est le rêve de tout cuisinier que de transmettre son savoir. Or, jusque-là, je n’avais pas trouvé de lieu adéquat. La plupart des propositions qui m’étaient faites étaient à l’étranger. Jean-Pierre Raffarin, qui est un ami d’enfance, m’a proposé Montmorillon, dans la Maison-Dieu. Le lieu est extraordinaire. Et pour moi, cela a une valeur symbolique. Déjà, car je suis de la région, toute ma famille et mes ancêtres qui viennent de là. Et surtout, j’y ai fait le petit séminaire. J’avais réussi le concours d’entrée au séminaire de la Maison-Dieu. C’était très dur, à cette époque. Et je n’y suis pas allé. La vie fait que, finalement, je vais y entrer aujourd’hui ! ».
C’est ainsi que le chef étoilé a décidé de lancer son projet d’école à Montmorillon, soutenu à l’époque par Jean-Pierre Raffarin et Hugues Lallemand, dans le département de la Vienne qui l’a vu naître et grandir.
Joël Robuchon décide quelques années plus tard de prendre sa retraite tout en continuant à gérer ses restaurants et à rédiger des ouvrages culinaires ou encore en animant des émissions de télévision comme « Cuisinez comme un grand chef » ou encore « Bon Appétit Bien Sûr ».
Chef renommé et aimé, Joël Robuchon décède des suites d’une longue maladie le 6 août 2018, laissant derrière lui son empreinte de génie de la cuisine.