Les fruits et légumes soumis à une tendance inflationniste

Les fruits et légumes soumis à une tendance inflationniste

La crise sanitaire mondiale de Covid-19 a fortement impacté l’ensemble des secteurs. La filière des fruits et des légumes n’a pas été épargnée. Selon l’observatoire de l’association de consommateurs Familles rurales, les fruits et légumes auraient enregistré une hausse des prix de l’ordre de 9 % en seulement 2 ans. Toutefois, comme le souligne Cheritel, les prix sont depuis le début de l’hiver à la baisse, comme au niveau des endives, des carottes, des choux-fleurs ou encore des poireaux. Manger des fruits et des légumes est-il devenu cher ? Eléments de réponses.

Fruits et légumes : « produire français coûte plus cher »

Pour rappel, les prix des fruits et des légumes se sont littéralement envolés au cours du premier confinement (+ 7,6 % selon une étude réalisée par Kantar). Ce phénomène résultait en effet de problèmes de logistique mais aussi d’une volonté des consommateurs de privilégier les produits nationaux. Et « produire français coûte plus cher » comme l’explique Marc Keranguéven, le Président de Prince de Bretagne, un collectif de coopératives légumières situées au nord de la Bretagne. Il rappelle en effet que le coût de la main-d’œuvre est supérieur de 30 à 60 % en comparaison avec leurs principaux concurrents. Un critère qui impacte directement le prix du produit final.

En outre, le gel du printemps 2021 a pour sa part contribué à l’augmentation des prix des fruits à noyau (+ 0,7 % en fin d’année) de l’été suivant. Pour autant, les professionnels tiennent à relativiser ces tendances haussières en expliquant qu’en 10 ans, les prix ne font ni plus ni moins que suivre la courbe de l’inflation. Le problème ne serait alors pas tant le prix des fruits et des légumes mais plutôt la juste rémunération des producteurs.

Le légume est-il devenu cher ?

Après plusieurs mois complexes du fait de la crise sanitaire mais aussi des tribulations météorologiques, la production de fruits et légumes semble renaître de ses cendres. En outre, Marc Keranguéven tient à rappeler que les fruits et légumes de saison restent malgré tout des produits abordables. Il prend pour cela l’exemple du chou-fleur qui revient à 30 centimes la part pour une famille de 4 personnes. Difficile de faire plus abordable ! Laurent Grandin, le président d’Interfel, ajoute de son côté que le budget mensuel d’une famille de 4 personnes en fruits et légumes est en moyenne de 117 euros.

Mais si les discours semblent optimistes, la réalité inflationniste généralisée inquiète les consommateurs ainsi que les distributeurs, conscients de la fragilité de la situation. Ils se demandent en effet si certains produits, jusqu’alors épargnés, ne seront pas à leur tour touchés par une hausse des prix conséquente. Les mois à venir permettront d’obtenir des réponses plus concrètes.